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Le jeûne
Le jeûne, un temps pour se retrouver soi

Le jeûne

Le Jeûne

I. Petit historique

Le jeûne, c’est l’absence de nourriture solide pendant plusieurs jours. C’est une pratique qui existe depuis la nuit des temps.

Le jeûne, un temps pour se retrouver soi

Pour pouvoir bénéficier de l’enseignement de Pythagore dans la Grèce Antique par exemple, il fallait avoir jeûné 40 jours, pour avoir l’esprit clair.

On retrouve par ailleurs la pratique du jeûne dans la plupart des religions, le jeûne étant censé rendre l’esprit plus clair et faciliter l’éveil à la spiritualité.

Epoque contemporaine :

De 1870 à 1930, de nombreux médecins ont promu et popularisé l’usage du jeûne thérapeutique (Shelton, Dewey, Buchinger)

Les Russes ont beaucoup étudié le jeûne depuis les années 50 et mené de nombreuses études portant sur des pathologies variées : schizophrénie, maladies mentales, problèmes respiratoires et rhumatismales.

Nikolaev (mort à 92 ans) a ainsi soigné plus de 7000 personnes et le jeûne est devenu une méthode thérapeutique officielle en Russie. Il a créé le sanatorium de Goryachinsk, près du lac Baïkal, en Sibérie, qui accueille plus de 1000 jeûneurs par an (jeûnes de 7 à 21 jours). Aujourd’hui la médecin en chef Natalia Bataeva accueille chaque année des personnes souffrant d’asthme, de maladies respiratoires, de maladies cardio-vasculaires, de maladie de la peau, de problèmes aux articulations, d’hypertension ou de diabète.

En Allemagne, les cures sont prises en charge par l’Assurance santé (clinique Bichinger par exemple).

II.A quoi sert le jeûne ?

a. Nettoyage de l’organisme

Il s’agit avant tout de nettoyer le corps des toxines (issues de la digestion, de la respiration) qui s’accumulent dans l’organisme. En effet, pour accomplir son travail, chaque cellule du corps doit se débarrasser des protéines endommagées ou inutiles. Si la cellule y parvient mal, ses fonctions peuvent se dégrader, ce qui favorise le développement de maladies chroniques (par exemple). Ces protéines usées sont détruites  par une unité spécialisée appelée protéasome 26S. Une étude de VerPlank (1) montre qu’un jeûne intermittent et l’exercice physique accélèrent ce processus de dégradation des protéines usées.

b.Repos digestif

Quand nous ne mangeons pas, l’énergie du corps qui était utilisée dans la digestion peut l’être pour autre chose, notamment pour régénérer nos cellules, dynamiser notre système immunitaire ou nettoyer l’organisme.

Notre société nous pousse aujourd’hui à manger sans discontinuer, ce qui empêche le système digestif de se mettre de temps en temps au repos.

c. Autophagie

Le jeûne active également l’autophagie des cellules, c’est-à-dire l’autodestruction des cellules usées ou endommagées.

Des recherches au niveau moléculaire et cellulaire ont mis en évidence que le jeûne améliore le fonctionnement des mitochondries (qui fournissent l’énergie aux cellules du corps), une réparation de notre ADN ainsi qu’une augmentation des capacités de nettoyage du corps par autophagie (2).

d.Arrêt du tabac

Spontanément, au bout de 2 ou 3 jours, le fumeur qui jeûne ne ressent plus l’envie de fumer, même s’il n’avait pas l’intention d’arrêter le tabac. Cet arrêt facilité pendant plus d’une semaine favorise la réussite sur le long terme d’un arrêt définitif du tabac.

III. Les différentes sortes de jeûne

Il existe plusieurs sortes de jeûne, notamment :

  1. Le jeûne intermittent 

Il s’agit de ne rien manger

  • Le jeûne 16 :8 . Pendant 16 à 18 heures d’affilée, ce qui revient par exemple à manger uniquement entre 12 ou 14 h et 20 h.
  • Le jeûne 5 :2. Manger normalement 5 jours par semaine, et jeûner 2 jours par semaine

 

2. Le jeûne hydrique 

Il s’agit de ne rien manger pendant plusieurs jours, et de veiller à boire suffisamment. Cette pratique est fortement déconseillée sans encadrement. La crise curative au bout de quelques jours est relativement fréquente : au moment où l’organisme se libère de ses toxines et pendant le temps qu’elles restent en circulation dans l’organisme (avant leur évacuation par les reins par exemple), la personne peut se sentir fatiguée, nauséeuse, migraineuse (surtout si la préparation alimentaire avant le jeûne n’a pas été bien conduite)…

 

3. Le jeûne hydrique Buchinger 

C’est un jeune hydrique, mais avec un apport quotidien de minéraux (jus de légumes à l’extracteur le matin et bouillons de légumes le soir) pour éviter une déminéralisation de l’organisme, ainsi que limiter la possible crise « curative » du jeûne, sans empêcher l’organisme de passer en phase de cétose.

L’apport quotidien ne doit pas dépasser les 250 kCal par jour, pour que l’organisme reste en état de jeûne.

 

4. Le jeûne sec 

Il consiste à cesser de boire et de manger pendant 24 à 36 heures. Cette pratique peut être dangereuse sans surveillance médicale et est à proscrire sans accompagnement.

IV. Les contre-indications principales du jeûne

– Métaux lourds présents en trop grande quantité dans l’organisme, antécédents lourds de médication

– Reins avec des antécédents de santé

En effet, lors du jeûne, l’organisme libère des toxines qui doivent être traitée par les reins, qui sont alors sur-sollicités

– Femmes enceintes ou allaitantes

– Cancer généralisé

– Anorexie ou trop grande maigreur

– Peur du jeûne

V. La préparation au jeûne

On ne commence pas à jeûner une semaine sans s’être préparé, et encore moins en ayant trop mangé la semaine précédant le jeûne, sous peine d’une crise curative assez désagréables (nausées, migraines…).

La semaine précédant le jeûne, il est important de faire une descente alimentaire, c’est-à-dire d’alléger petit à petit au fil des jours les repas, en supprimant d’abord le café, le thé et l’alcool et en ne consommant que des fruits et légumes à la fin de la semaine.

VI. Les effets après le jeûne

Les liquides de l’organisme étant nettoyés de nombreuses toxines (sang, lymphe), beaucoup de personnes dorment mieux, et disent avoir l’esprit plus clair.

De plus, le retour à l’alimentation permet de redécouvrir les vraies saveurs des aliments le goût est accentué et c’est donc l’occasion de revoir naturellement sa façon de s’alimenter, dans la convivialité, le plaisir et la santé.

 

(1) : VerPlank J. S. : Proteasomes are rapidly activated by diverse hormones and physiological states that raise cAMP and cause Rpn6 phosphorylation. Proceedings of the National Academy of Sciences Mar 2019, 116 (10) 4228-4237.

(2) : Mattson MP « Impact of intermittent fasting on health and disease processes »

Ageing Res REv 2016 Oct 31